Un an après l’inauguration de son nouvel aéroport, le 7 décembre 2017, Dakar enregistre une progression de 6 % de son trafic aérien et déjà un million de passagers.
Cerné par un développement urbain croissant, l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar ne présentait plus une garantie de sécurité et n’était plus à même d’absorber l’évolution du trafic. Avec le concours de la Banque africaine de développement, le Sénégal s’est donc doté d’une nouvelle infrastructure aéroportuaire ultramoderne. Avec son aéroport international Blaise Diagne, le pays veut apporter une réponse au besoin de rayonnement économique international de la capitale sénégalaise avec effet d’entraînement sur l’économie nationale.
Vieux de plus de soixante-dix ans, l’aéroport Léopold Sédar Senghor est donc remplacé par l’aéroport international Blaise Diagne, d’une capacité d’accueil de trois millions de passagers par an. Celui-ci, situé à quelque 45 km kilomètres à l’est de la capitale, a été officiellement ouvert aux vols en décembre 2017. Il représente un bond qualitatif dans le transport aérien régional, qui pourrait faire du pays un hub en Afrique de l’Ouest, aux côtés du Ghana, du Nigeria et de la Côte d’Ivoire.
D’un coût de 575 millions d’euros, dont 70 millions octroyés par la Banque africaine de développement, qui a également assumé le mandat de chef de file pour obtenir 140 millions d’euros supplémentaires sous forme de prêts auprès d’autres bailleurs de fonds, l’ouvrage bâti sur une superficie de 4 500 hectares – avec un terminal passager de 42 000 mètres carrés et un terminal de fret de 12 800 mètres carrés – constitue une fierté pour les Sénégalais.
L’aéroport Blaise Diagne, dont les travaux auront duré dix ans, est conçu pour accueillir les plus gros avions long-courriers du monde – Airbus A380, Boeing 787 – grâce à une piste de 3,5 kilomètres de long et 75 mètres de large. Il répond aux toutes dernières normes internationales en matière de sûreté et de sécurité aériennes.
Avec la mise en service de l’aéroport Blaise Diagne, ce sont 427 nouveaux emplois directs (dont 197 dédiés aux femmes) qui ont été créés, ainsi que 5 000 emplois indirects. En outre, ce chantier a permis, grâce à de nouveaux raccordements aux réseaux d’électricité et d’eau et assainissement, d’améliorer les conditions de vie des populations de la région de Thiès, auparavant confrontées à la pénurie d’eau potable et au délestage. Sans compter que l’intense activité économique dans la zone a conduit à augmenter de plus de 4,6 millions d’euros les recettes fiscales enregistrées dans la région.
Plus qu’un oouvrage prestigieux, cette infrastructure aéroportuaire constitue un pôle d’opportunités économiques pour le Sénégal, et en premier lieu, pour son secteur touristique.
Dakar s’attend à une forte hausse du trafic de passagers. Et le pays compte sur la mise en place prochaine d’un Centre africain de maintenance aérienne et sur l’ouverture d’un centre intégré de formation aéroportuaire à l’université Moctar Mbow de Diamniadio, toute proche, pour faire de son aéroport un passage obligé au niveau sous régional.
Freddy SALAZY