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Sortie du FCFA : La monnaie unique africaine comme voie d’affranchissement.



La charge du vice-premier ministre italien Luigi Di Maio à l’égard de l’emprise monétaire cynique de la France à l’égard des Etats Africains, a ravivé les passions autour du FCFA. Des débats anticolonialistes qui éclipsent malheureusement celui du chantier de la mise en place d’une monnaie africaine, véritable gage de l’émancipation économique du continent.

Le débat sur le FCFA est une fois de plus remis sur la table à la faveur de la récente sortie médiatique du vice-premier ministre italien Luigi Di Maio qui accuse Paris d’appauvrir l’Afrique à travers cet instrument monétaire plus que jamais désuet et inefficace à porter les aspirations des peuples africains assoiffés d’un véritable développement économique. Cependant les griefs sans cesse portés à l’endroit des effets pervers de ce pacte colonial inique, semblent éluder le projet de la mise en place d’une monnaie unique africaine consacré dans le cadre de l’agenda 2063 adopté par l’Union Africaine (UA) en janvier 2015 et constituant de facto la véritable boussole d’affranchissement non seulement des 14 pays soumis au FCFA mais également du relèvement du potentiel économique de la quarantaine d'Etats partageant une monnaie commune ou menant en solo leur aventure monétaire .

Rappelons que l’objectif d’une monnaie africaine commune est depuis longtemps l’un des piliers de l’unité africaine, un symbole du dynamisme qui, l’espèrent ses partisans, émergera des efforts d’intégration du continent. Jusqu’alors en veilleuse, le projet de faire de la création d’une monnaie africaine unique l’un des objectifs de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) (établie en 1963 ) a retrouvé le devant de la scène en 2001, lorsque les 53 pays membres de l’OUA ont convenu de la remplacer par l’Union africaine (UA); celle-ci a pour mandat non seulement d’assurer, à l’instar de son prédécesseur, l’unité politique et économique du continent, mais aussi de relever les défis de la mondialisation. Ambition réitérée en août 2003 par l’Association des gouverneurs des banques centrales africaines qui à l’époque fixait le cap à 2021. Cette ambition, selon le Dr René KOUASSI Directeur des Affaires Economiques à la Commission de l’Union Africaine, devrait se matérialiser à l’horizon 2030.Une matérialisation que souhaite plus imminente le Président Sud-africain Cyril RAMAPHOSA , s’ exprimant sur le sujet le 20 mars 2018, à la veille du sommet extraordinaire de l'Union africaine (UA) au Rwanda, où les représentants de 44 pays se sont réunis pour signer le traité de la Zone de libre-échange continentale (ZLEC).Appelant ces pairs à se débarrasser de cet esprit colonial exigeant que les pays africains dépendent des monnaies étrangères, il évoquait sa confiance en ce projet de monnaie unique africaine qui devra stimuler le commerce transfrontalier .

Actuellement, il existe en Afrique plus de quarante monnaies différentes et nombre d’entre elles ont souffert de séries de dévaluations. En 2008, la monnaie du Zimbabwe avait atteint un taux d'inflation annuel record de 231 000 000% et plus récemment en 2018, le FCFA a échappé de justesse au spectre d’une nouvelle dévaluation. La stratégie de l’UA repose sur la création préalable d’unions monétaires dans les cinq communautés économiques régionales existantes. Ces unions régionales constitueraient une étape intermédiaire vers la mise en place d’une banque centrale et d’une monnaie africaines.

Il faudrait maintenant savoir si l’Afrique se donne réellement les moyens de ses ambitions et si sa nouvelle monnaie représentera une alternative crédible aux valeurs ayant cours sur le continent. Il faudra aussi s’assurer que la confiance accordée au continent soit assez élevée sur le plan des richesses, de la croissance et de son développement, de même que sa dimension stratégique. L’Afrique dispose largement de ces atouts et la démarche en cours vise spécifiquement à rationaliser toute cette dynamique sujette aux critiques des analystes du Fonds monétaire international très sceptiques face à l’absence de discipline budgétaire et de politique macroéconomique stable dans la plupart des pays africains.

Serge SEPPOH

La charge du vice-premier ministre italien Luigi Di Maio à l’égard de l’emprise monétaire cynique de la France à l’égard des Etas Africains, a ravivé les passions autour du FCFA. Des débats anticolonialistes qui éclipsent malheureusement celui du chantier de la mise en place d’une monnaie africaine, véritable gage de l’émancipation monétaire du continent.

Le débat sur Le FCFA est une fois de plus remis sur la table à la faveur de la récente sortie médiatique du vice-premier ministre italien Luigi Di Maio qui accuse Paris d’appauvrir l’Afrique à travers cet instrument monétaire plus que jamais désuet et inefficace à porter les aspirations des peuples africains assoiffés d’un véritable développement économique. Cependant les griefs sans cesse portés à l’endroit des effets pervers de ce pacte colonial inique, semblent éluder le projet de la mise en place d’une monnaie unique africaine consacré dans le cadre de l’agenda 2063 adopté par l’Union Africaine (UA) en janvier 2015 et constituant de facto la véritable boussole d’affranchissement non seulement des 14 pays soumis au FCFA mais également du relèvement du potentiel économique des cinquante autres Etats partageant une monnaie commune ou menant en solo leur aventure monétaire .

Rappelons que l’objectif d’une monnaie africaine commune est depuis longtemps l’un des piliers de l’unité africaine, un symbole du dynamisme qui, l’espèrent ses partisans, émergera des efforts d’intégration du continent. Jusqu’alors en veilleuse, le projet de faire de la création d’une monnaie africaine unique l’un des objectifs de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) (établie en 1963 ) a retrouvé le devant de la scène en 2001, lorsque les 53 pays membres de l’OUA ont convenu de la remplacer par l’Union africaine (UA); celle-ci a pour mandat non seulement d’assurer, à l’instar de son prédécesseur, l’unité politique et économique du continent, mais aussi de relever les défis de la mondialisation. Ambition réitérée en août 2003 par l’Association des gouverneurs des banques centrales africaines qui à l’époque fixait le cap à 2021. Cette ambition, selon le Dr René KOUASSI Directeur des Affaires Economiques à la Commission de l’Union Africaine, devrait se matérialiser à l’horizon 2030.Une matérialisation que souhaite plus imminente le Président Sud-africain Cyril RAMAPHOSA , s’ exprimant sur le sujet le 20 mars 2018, à la veille du sommet extraordinaire de l'Union africaine (UA) au Rwanda, où les représentants de 44 pays se sont réunis pour signer le traité de la Zone de libre-échange continentale (ZLEC).Appelant ces pairs à se débarrasser de cet esprit colonial exigeant que les pays africains dépendent des monnaies étrangères, il évoquait sa confiance en ce projet de monnaie unique africaine qui devra stimuler le commerce transfrontalier .

Actuellement, il existe en Afrique plus de quarante monnaies différentes et nombre d’entre elles ont souffert de séries de dévaluations. En 2008, la monnaie du Zimbabwe avait atteint un taux d'inflation annuel record de 231 000 000% et plus récemment en 2018, le FCFA a échappé de justesse au spectre d’une nouvelle dévaluation. La stratégie de l’UA repose sur la création préalable d’unions monétaires dans les cinq communautés économiques régionales existantes. Ces unions régionales constitueraient une étape intermédiaire vers la mise en place d’une banque centrale et d’une monnaie africaines.

Il faudrait maintenant savoir si l’Afrique se donne réellement les moyens de ses ambitions et si sa nouvelle monnaie représentera une alternative crédible aux valeurs ayant cours sur le continent. Il faudra aussi s’assurer que la confiance accordée au continent soit assez élevée sur le plan des richesses, de la croissance et de son développement, de même que sa dimension stratégique. L’Afrique dispose largement de ces atouts et la démarche en cours vise spécifiquement à rationaliser toute cette dynamique sujette aux critiques des analystes du Fonds monétaire international très sceptiques face à l’absence de discipline budgétaire et de politique macroéconomique stable dans la plupart des pays africains.

Serge SEPPOH


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