Dans un élan pionnier, en amont de la Semaine du climat de New York, une coalition d’organisations mondiales comprenant l’Alliance mondiale pour l’énergie au service des populations et de la planète (GEAPP de son acronyme en anglais), Sustainable Energy for All (SEforALL), et la Fondation Rockefeller, a annoncé son soutien à une initiative ambitieuse visant à fournir un accès à l’électricité à 300 millions d’Africains d’ici 2030.
Le projet, baptisé « Mission 300 » (M300), a été initialement lancé en avril 2024 par le Groupe de la Banque mondiale et la Banque africaine de développement. Il prévoit le lancement d’une nouvelle facilité d’assistance technique, la création d’un groupe de leadership M300 avec la Banque africaine de développement et la Banque mondiale, ainsi que la mobilisation de financements du secteur privé pour stimuler les efforts d’électrification de l’Afrique.
Grâce à l’alignement des ressources, de l’expertise et des actions de plaidoyer, les partenaires visent à créer et à maintenir une dynamique en faveur de l’ambition de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement de transformer l’accès à l’énergie pour près de la moitié de la population africaine qui vit actuellement sans électricité.
L’accès à une énergie fiable, abordable et durable est essentiel pour alimenter l’Afrique, transformer les économies et répondre aux aspirations de développement des populations. Cet objectif s'inscrit au cœur de la mission qui est la notre, de parvenir à un monde sans pauvreté sur une planète vivable.
Connecter les populations, les entreprises et les économies à l’électricité permet non seulement de transformer le quotidien, d'alimenter en électricité les hôpitaux et les écoles, mais aussi de créer des opportunités d’emploi et de favoriser les investissements et le commerce.
Pourtant, près de 600 millions de personnes en Afrique subsaharienne n’ont pas accès à l’électricité, ce qui représente près de 83 % (a) de la population mondiale privée d’électricité.
Les partenaires visent un objectif d’investissement de 90 milliards de dollars par le biais de banques multilatérales de développement, d’investissements du secteur privé et de contributions philanthropiques. Le consortium plaide également en faveur d’une solide reconstitution des ressources de l’Association internationale de développement (IDA de son acronyme en anglais), le guichet concessionnel de la Banque mondiale pour les pays à faible revenu, et du Fonds africain de développement, le guichet concessionnel de la Banque africaine de développement, qui sont des instruments de financement essentiels pour les pays à faible revenu. Des reconstitutions solides de l’IDA et du FAD, qui sont soutenues par des gouvernements souverains, pourraient inclure 120 milliards de dollars d’engagements pour la réunion finale d’annonces de contributions et de reconstitution des ressources(le lien est externe) (les 5 et 6 décembre en Corée du Sud), comme l’ont demandé en avril les pays africains éligibles à l’aide de l’IDA, ainsi qu’une reconstitution des ressources du FAD à hauteur de 25 milliards de dollars en 2025.
Akinwumi Adesina, président du Groupe de la Banque africaine de développement, a salué ce partenariat qui « change la donne » pour le développement de l’Afrique, soulignant qu’« aucune économie ne peut croître, s’industrialiser ou être compétitive dans l’obscurité, sans électricité. » Il a indiqué que le succès de cette initiative sera renforcé par la collaboration avec des partenaires clés tels que la GEAPP, la Fondation Rockefeller et SEforALL, afin d’aider l’Afrique à atteindre l’accès universel à l’électricité.
Le président de la Banque mondiale, Ajay Banga, a souligné la nécessité d’une large coalition : « Nous avons besoin de l’action des gouvernements, du financement des banques multilatérales de développement et de l’investissement du secteur privé. Avec la GEAPP, la Fondation Rockefeller et SEforALL, nous renforçons notre partenariat pour soutenir des projets sur le terrain et accélérer le rythme de l’électrification ».
La GEAPP et la Fondation Rockefeller s’engagent à verser un montant initial de 10 millions de dollars pour établir une nouvelle facilité d’assistance technique à court et moyen terme, plus flexible. Cette facilité déploiera des capitaux philanthropiques pour accélérer le rythme et l’efficacité des projets d’accès à l’électricité dans 11 pays : Burkina Faso, Tchad, Côte d’Ivoire, République démocratique du Congo, Libéria, Madagascar, Malawi, Mozambique, Nigeria, Tanzanie et Zambie. Les fonds soutiendront également des projets au sein du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), la plus grande organisation économique régionale d’Afrique.
Rajiv J. Shah, président de la Fondation Rockefeller, a déclaré : « Que notre avenir collectif soit défini par une crise ou une opportunité dépend de grands paris comme la Mission 300 — l’entreprise de développement mondial la plus importante de ces dernières décennies ». Il a souligné la nécessité d’une collaboration sans précédent pour plus que doubler la vitesse actuelle d’électrification.
Une autre source de financement pourrait être le Fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité (RST de son acronyme en anglais) du Fonds monétaire international, qui aide les pays vulnérables à revenu faible et intermédiaire à renforcer leur résilience aux chocs extérieurs et à assurer une croissance durable, contribuant ainsi à la stabilité de leur balance des paiements à long terme.
Les partenaires ont nommé Andrew Herscowitz(le lien est externe), ancien directeur de Power Africa, au poste de directeur général de l’accélérateur M300. Il supervisera les efforts de l’initiative, en coordination avec la Banque africaine de développement et la Banque mondiale pour accélérer les progrès.
L’électrification de 300 millions de personnes en Afrique créera des emplois, stimulera la croissance économique et réduira considérablement la pauvreté sur l’ensemble du continent.
SOURCES : BM/ BAD
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