«Connaître les autres, c'est sagesse. Se connaître soi-même, c'est sagesse supérieure. Imposer sa volonté aux autres, c'est force. Se l'imposer à soi-même, c'est force supérieure. » Ces pensées de Lao Tseu (1967) résument parfaitement le sens stratégique de la fusion entre GICAM et E.CAM et permet également de comprendre l’origine de la scission de 2008, qui a entraîné le départ de certains membres du GICAM et la création d’E.CAM.
La fusion GICAM et E.CAM doit en effet être comprise comme l’intrication de deux visions de l’entreprise et de ses missions économiques et sociales. Deux visions qui s’affrontent depuis les années 1960 à travers deux écoles de pensées et deux approches du modèle de développement économique et social à mettre en œuvre en Afrique. Il ne s’agit donc pas simplement d’une opération classique de fusion au sens de deux organisations patronales qui transmettent leur patrimoine à une nouvelle centrale patronale qu'elles constituent à cette occasion, mais bien d’un processus d’enchevêtrement de deux écoles de pensées, rendu nécessaire et incontournable pour la mise en œuvre efficace de la stratégie nationale de développement du Cameroun.
La première école de pensée promeut la division internationale du travail et postule la spécialisation des certains pays dans des branches de production distinctes, que ce soit dans certains produits ou dans certaines parties du processus de production, en cantonnant les pays africains dans l’approvisionnement en matières premières. Tandis que la seconde école de pensée promeut la transformation industrielle et l'intégration des économies du continent africain afin qu'elles puissent participer pleinement à l'économie mondiale et aux opportunités régionales.
L’enjeu stratégique de la fusion GICAM et E.CAM est donc de concilier définitivement ces deux courants de pensée, en réunissant deux organisations patronales qui les incarnent et en créant toutes les conditions nécessaires à l’amélioration continue des performances de tous les segments d’entreprises (Grandes, Moyennes, Petites et Micro) au sein d’une seule et même organisation, en vue de réussir la transformation industrielle et durable de l’économie du Cameroun.
En se référant à notre boussole, le triangle de la transformation structurelle, les développements qui suivent proposent aux lecteurs et aux dirigeants-entrepreneurs spécifiquement, quelques faisceaux d’éclairage pour s’approprier la vision stratégique qui gouverne la fusion GICAM & E.CAM aux niveaux de : l’individu, l’entreprise et la nation.
ELOUNDOU NGAH Éric
Administrateur d’E.CAM
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