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GESTION FONCIÈRE : SOURCE DE CONFLITS OU LEVIER DE DÉVELOPPEMENT ET DE COHÉSION SOCIALE ?


Sur le débat sur le foncier au Cameroun il y a deux formes d’absolutismes : - La première est le protectionnisme foncier qui consiste à conserver la terre aux natifs, voir à faire rentrer chez eux les « prédateurs fonciers » - La seconde est l’ultra-libéralisme foncier qui se fonde sur la liberté contractuelle entre les individus pour préempter la terre. Ceux là ont une considération assez faible sur l’histoire, le patrimoine, la culture du site d’implantation. Ils n’ont également aucune forme d’altruisme pour les accueillants et les générations futures. Ce qui peut laisser penser à un projet de « grand remplacement ».

Il y a une voie médiane et de compromis entre ces deux formes d’absolutismes. Ce modèle nous vient de la Côte d’Ivoire et de l’intégration de la communauté libanaise. La communauté libanaise est omniprésente en Côte d’Ivoire. Elle pèse a elle seule près de 10% du PIB du pays. Elles est bien diversifiée dans tous les secteurs de l’économie du pays. Et si il y a un secteur où les libanais excellent en Côte d’Ivoire c’est bien l’immobilier. Les immeubles de très haut standing des promoteurs immobiliers libanais poussent à une vitesse exponentielle dans tous les quartiers chics d’Abidjan au point de transformer progressivement la ville en un mini Manhattan des tropiques.

Mais comment font les libanais pour acquérir autant de terres sans provoquer des conflits ou des actions xénophobes des populations locales? Et pourquoi les ivoiriens acceptent que les libanais occupent tous ces espaces sans se sentir en insécurité foncière ? C’est tout simplement à cause de la bonne gestion des lois de CO-PROPRETÉ. Exemple concret: Si un libanais veut construire un immeuble sur le lieu où est bati votre maison en ville, il va vous payer une somme qui correspond à votre entente, ensuite avec ces papiers, il va monter un projet de complexe immobilier entièrement financé par une banque. Sur les dizaines d’appartements construits, il va vous laisser au moins deux. Le premier où vous allez continuer d’habiter et les second pour le mettre en location ou vous allez percevoir un loyer à vie. Et tout le monde est gagnant ! Le promoteur a son immeuble sur un lieu bien placé et rentable; et l’accueillant reste sur le lieu de ses ancêtres avec un logement et une rente à vie qu’il peut transmettre aux futures générations. Si on appliquait correctement des lois de copropriétés au Cameroun, la ville de Douala changerait en moins de 10 ans de physionomie. Des quartiers historiques comme Deido ou Bali ne ressembleraient plus à des « gros villages » en plein cœur de la ville. Les gens ne se repousseraient plus pour l’occupation des terres, mais le partage mutuellement bénéfique serait le moteur du développement et de la cohésion sociale. Mais pourra-t-on avoir l’ouverture d’esprit et rejeter l’individualisme pour adopter et mettre en pratique les lois de co-propriété au Cameroun ?

NB: Vu pendant mon récent séjour à Abidjan : Quand il fait très chaud, on sert la bière glacée et le verre glacé !


Dr Roger Etoa

etoaroger@happy-zilly.org

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